Il y a un an à pareille date j’étais loin de me douter qu’une simple visite à l’hôpital allait changer ma vie.
C’est vers la fin juillet 2022 que j’ai senti une petite bosse sur la haut de mon sein gauche. Rien ne m’a alarmé, parce que jallaitais encore ma fille de 18 mois. Je pensais probablement à un canal lactifère bloqué.
Par prévention, j’en ai parlé à mon médecin de famille et elle m’a recommandé de faire une mammographie et une échographie en prévention.
À ce moment, personne ne me parlait de cancer. Ça semblait être simplement un kyste de lait. En fait la bosse était douloureuse et habituellement un cancer n’est pas douloureux.
Le 2 août 2022 j’arrive à l’hôpital. Je remplis le questionnaire avant ma mammographie. On me demande s’il y a des cancer du sein du côté maternel (mère, tante et grand-mère). Je coche non. En fait il n’y a aucun cancer du côté maternel.
On me fait ma mammographie. Ça a mieux été que je pensais. Je redoutais un peu l’examen. De ce qu’on m’avait dit, ça pouvait être douloureux parce qu’on écrase les seins. Finalement, c’était très tolérable, autre que ma bosse qui me faisait mal.
Je fais ensuite l’échographie. Il semble y avoir quelques tissus mort et un peu de liquide. Ça n’a pas vraiment l’aspect d’un cancer. Le radiologue viens me voir et me dit que par prévention, il me fera voir une chirurgienne et qu’on fera possiblement une biopsie, au cas où .
Deux semaine pile plus tard, je rencontre la chirurgienne. Elle m’explique que les risques que ça soit un cancer sont assez faibles. Les examens démontre plutôt un genre de petit AVC que les tissus de mon sein auraient fait.
Mais encore une fois, par prévention, elle me suggère de faire une biopsie. La biopsie comporte certains risque, bien que faible, dû au fait que j’allaite.
Mais bon, je suis en fin d’allaitement et vaut mieux être préventif. Alors j’accepte de faire une biopsie pour en avoir le cœur nette.
Ma bosse prend de l’extension à une vitesse folle. Elle est visible à l’œil nu et de plus en plus douloureuse. Mais encore une fois, un cancer n’est habituellement pas douloureux.
Une semaine et demi s’écoule et c’est le jour de la biopsie. Bonne nouvelle, la bosse a grossi, MAIS elle est beaucoup plus liquide. Ce qui veut fort probablement dire que la bosse se désintègre et qu’encore une fois, les risque que ça soit un cancer sont quasi nuls.
Bien honnêtement, j’ai détesté la biopsie. On m’a dit que ce n’était pas très douloureux, mais disons que je n’en garde pas un très bon souvenir. J’avais le teint très pâle après l’examen et quelques étourdissements. Mais heureusement, je suis rassurée, ça ne semble pas être rien de grave.
Exactement deux semaines plus tard, le 9 septembre, j’ai rendez-vous avec la chirurgienne pour avoir les résultats. J’étais plutôt zen.
Mon entourage me demandais si j’avais peur que ça soit un cancer. Honnêtement je n’avais pas peur. Premièrement, du côté maternel, il n’y a aucun cancer. Deuxièmement, j’ai 32 ans. Dans ma tête les risques sont très faibles. Et troisièmement, j’allaite. Et qui dit allaitement, dit diminution des risque de cancer. En plus, ça fait 6 ans en ligne que j’allaite. Donc non, les risques que ca soit un cancer ne me font pas très peur. Et après tout, si c’est un cancer, je me disais qu’on allait me l’enlever et ca finirait là.
Quelle belle naïveté j’avais…
10h30 arrive, le 9 septembre 2022. On m’appelle. Je suis accompagnée de ma maman. Je rentre dans le bureau de la chirurgienne. J’ai à peine le temps de m’assoir qu’elle me dit « j’aurais aimé vous dire autre chose, mais c’est un cancer ».
….
Euh quoi? Un cancer? Moi? A 32 ans? Mais j’allaite? Je pensais qu’un cancer ce n’était pas douloureux? Mais personne du côté de ma mère n’a eu de cancer du sein? Êtes vous certaine? Avez vous le bon dossier?
J’ai probablement oublié la moitié de ce qu’elle m’a dit lors du rendez-vous. On dirait que c’était surréel. Mon cerveau n’arrivait pas trop à comprendre.
Elle s’est mise à m’expliquer les traitements. Moi qui croyait qu’on pouvait juste enlever le cancer et passer a autre chose… Non.
J’allais devoir faire 16 traitements de chimiothérapie, avoir une mastectomie bilatérale et possiblement faire de la radiothérapie.
À ce moment, mon monde venait de s’écrouler. Comment tout ça allait être possible? J’ai 32 ans, j’ai 4 enfants de 5 ans et moins et je gère une entreprise. Tout ça était impensable.
Et puis deux semaines plus tard, le vendredi 23 septembre 2022, c’est là que j’ai eu mon premier traitement de chimio. J’avais l’impression de me rendre à l’abattoir.
